Le 27 août marque la toute première Journée mondiale des lacs, proclamée par l’Assemblée générale des Nations Unies en décembre 2024. L’initiative vise à sensibiliser sur l’importance vitale des lacs dans la régulation climatique, la biodiversité et l’approvisionnement en eau douce, ainsi que sur leur rôle crucial pour les moyens de subsistance de millions de personnes à travers le monde.
Au Tchad, cette célébration prend un relief particulier. Jadis, le lac Tchad figurait parmi les trois plus grandes réserves d’eau douce de la planète, s’étendant sur plus de 25 000 km² dans les années 1960. Aujourd’hui, il a perdu près de 90 % de sa superficie, réduite à seulement 2 500 km² environ. Les conséquences sont dramatiques, l’effondrement de la pêche, la raréfaction des terres agricoles, la migrations forcées et les tensions croissantes entre communautés riveraines.
Le document scientifique « Le développement du lac Tchad : Situation actuelle et futurs possibles », coécrit par Géraud Magrin, géographe et enseignant chercheur français et Jacques Lemoalle, hydroécologue à l’Institut de recherches pour le développement (IRD), détaille ces enjeux :
« Le lac Tchad connaît un assèchement dramatique, lié à la combinaison de la variabilité climatique, de la croissance démographique et de l’utilisation accrue des ressources en eau. Cette régression menace directement la sécurité alimentaire, la pêche et les moyens de subsistance des populations riveraines. »
La Journée mondiale des lacs rappelle que ce joyau naturel, qui a soutenu des générations entières, est aujourd’hui menacé. Préserver le lac Tchad n’est pas seulement un enjeu écologique, c’est une question de survie pour des millions de personnes dépendant de ses eaux. Cette première célébration mondiale doit inciter les États, la société civile et les acteurs régionaux à agir avec urgence pour une gestion durable, consciente et concertée des ressources en eau, afin d’éviter que ce patrimoine unique ne disparaisse à jamais.
Sakhaïroune Ousmane Kikigne
