Dans un contexte régional marqué par l’instabilité et la reconfiguration des alliances, le Niger poursuit son recentrage diplomatique en s’ouvrant à de nouveaux partenaires sécuritaires. Ce jeudi 8 mai, le ministre de l’Intérieur, le général Mohamed Toumba, a reçu à Niamey une délégation iranienne conduite par le général Ahmad Rezaei Radan, chef des forces de sécurité de la République islamique d’Iran.

La rencontre, ponctuée par une séance de travail, visait à jeter les bases d’une coopération bilatérale dans la lutte contre l’insécurité. Les discussions ont porté sur des domaines sensibles tels que la formation des forces de l’ordre, l’échange d’informations, la lutte contre le terrorisme et le trafic transfrontalier. Un protocole d’accord a été signé, prévoyant notamment l’envoi d’agents nigériens en formation à l’Université de la police iranienne.

Ce rapprochement avec Téhéran, intervient alors que Niamey multiplie les partenariats alternatifs après la rupture avec des partenaires occidentaux, notamment la France et les États-Unis. Dans l’ombre du retrait de plusieurs forces étrangères du Sahel, les nouvelles alliances sécuritaires soulèvent à la fois des espoirs d’efficacité et des inquiétudes sur les influences politiques et idéologiques en jeu.

Les deux pays envisagent également la création d’un comité d’experts chargé de coordonner les échanges annuels, en alternance entre Téhéran et Niamey. Cette dynamique s’inscrit dans le cadre élargi de l’Alliance des États du Sahel (AES), dont le Niger est membre fondateur aux côtés du Burkina Faso et du Mali.

Alors que le pays fait face à de multiples défis sécuritaires depuis le coup d’État du 26 juillet 2023, la coopération avec l’Iran marque une nouvelle orientation de la politique étrangère nigérienne, sur fond de redéfinition géopolitique du Sahel.

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