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Le Sénat a voté le 22 mai dernier à une écrasante majorité la levée de l’immunité parlementaire de Joseph Kabila, ancien chef de l’État et sénateur à vie. Cette décision ouvre la voie à des poursuites judiciaires pour des accusations graves : trahison, crimes de guerre et crimes contre l’humanité.

Au cœur du dossier, des soupçons de soutien actif au groupe rebelle M23, auteur de multiples exactions dans l’est du pays. Selon les autorités congolaises, l’ancien président aurait apporté un appui logistique et politique à cette rébellion, qui occupe plusieurs localités dans le Nord-Kivu. Le ministre de la Justice affirme disposer de documents et de témoignages accablants. L’un d’eux, émanant d’un proche collaborateur d’un ancien président de la CENI, évoque même des propos attribués à Kabila appelant à la déstabilisation du pouvoir actuel.

La levée d’immunité, qualifiée de tournant démocratique par les proches du président Tshisekedi, a cependant suscité une vive indignation au sein du PPRD, le parti fondé par Kabila. Ses cadres dénoncent un acharnement politique et accusent la majorité au pouvoir d’instrumentaliser la justice pour écarter un rival influent.

Alors que la RDC traverse une période de tension politique et sécuritaire intense, cette affaire pourrait rebattre les cartes. Pour certains observateurs, elle marque le début d’une ère de reddition de comptes. Pour d’autres, elle constitue une dangereuse dérive institutionnelle.

Raphaël Bassami

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