
Alors que l’Afrique célèbre ce 11 juillet la Journée africaine de lutte contre la corruption, les regards se tournent vers les conclusions préoccupantes du dernier Indice de Perception de la Corruption (IPC) publié par Transparency International en février 2025.
Le rapport révèle que l’Afrique subsaharienne demeure la région la plus affectée par la corruption, avec un score moyen de 33 sur 100, bien en dessous de la moyenne mondiale de 43. Dix pays dominent tristement le bas du classement, avec en tête le Soudan du Sud (8/100), suivi de la Somalie, la Libye, l’Érythrée, la Guinée équatoriale, la République démocratique du Congo, le Burundi, le Soudan, les Comores et la Guinée-Bissau.
Le Tchad, souvent pointé du doigt pour sa gouvernance, ne figure pas dans ce top 10 des pays les plus corrompus. Avec un score estimé à 20/100, il se situe néanmoins parmi les États à haut risque, marqués par une corruption persistante dans l’administration publique, les marchés publics et la gestion des ressources naturelles.
Le rapport souligne également l’impact direct de la corruption sur la pauvreté, la sécurité, l’environnement et les droits humains. Malgré quelques réformes engagées ici et là, Transparency International note une stagnation inquiétante, voire une détérioration, des pratiques de transparence sur le continent.
En ce jour symbolique, plusieurs voix s’élèvent pour exiger des mécanismes plus rigoureux de reddition des comptes, une justice indépendante, et une réelle volonté politique de rompre avec l’impunité.
Le
président de la Commission de l’Union africaine, Mahmoud Ali Youssouf, a exhorté les États membres à ancrer la dignité humaine dans leurs stratégies de lutte contre la corruption. Selon lui, la corruption ne se limite pas à un crime économique, mais constitue une atteinte directe à la dignité humaine et à la sécurité collective, en détournant les ressources du développement, en minant la confiance dans les institutions, et en entretenant pauvreté et inégalités.
IHLAM Ousmane Moussa