
Hier, dimanche 7 septembre, les abonnés d’Airtel Tchad ont vécu une nouvelle journée noire. Sans préavis, ni explication, encore moins d’excuse, le réseau de l’opérateur s’est effondré des heures durant, laissant des milliers de clients sans possibilité de communiquer, ni de se connecter. Un silence assourdissant de la part de la compagnie, perçu comme un mépris de trop envers une clientèle déjà exaspérée par des services jugés médiocres.
« C’est scandaleux. On paye nos forfaits à prix fort et quand le réseau disparaît, Airtel se tait. On dirait qu’on n’existe pas », fulmine Aché Mahamat rencontré à la maison de la culture Baba Moustapha.
Du côté des usagers professionnels, la colère n’est pas moindre. « A peine j’allais perdre un marché parce que je ne pouvais pas passer un simple appel. Airtel ne se rend pas compte des dégâts que cela cause à nos activités. J’ai du faire recours à leur concurrent et dépenser encore plus pour effectuer mon appel », dénonce Mahamat, commerçant au marché central de N’Djamena.
Pour d’autres, ce silence traduit une arrogance institutionnalisée. « Dans les pays voisins, les opérateurs présentent des excuses et parfois même indemnisent les abonnés. Ici, Airtel fait comme si nous étions condamnés à subir », déplore Aline Mbaihorem, fonctionnaire.
Au-delà de l’incident technique, c’est la répétition des perturbations et l’absence totale de communication qui soulèvent l’indignation. Airtel, qui brasse des milliards grâce à ses abonnés, semble oublier que sa crédibilité repose avant tout sur la confiance et le respect. Mais jusqu’à quand les tchadiens supporteront-ils ce mépris déguisé en service ?
Sakhaïroune Ousmane Kikigne