
Le Tchad vient d’être classé premier pays de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC) où l’alimentation saine est la plus accessible. Selon un rapport conjoint de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et de la Banque mondiale, le coût moyen d’un régime alimentaire équilibré y est évalué à 1 451 francs CFA par personne et par jour.
À titre comparatif, les autres pays de la sous-région affichent des coûts nettement plus élevés : 1 541 FCFA au Cameroun, 1 678 FCFA au Gabon, 1 827 FCFA au Congo, 2 183 FCFA en Guinée équatoriale et jusqu’à 2 261 FCFA en Centrafrique. Des chiffres qui placent le Tchad au sommet de la CEMAC, mais aussi parmi les meilleurs du continent africain.
Ce classement repose sur l’analyse de la disponibilité, de la diversité et du prix des denrées de base nécessaires pour couvrir les besoins nutritionnels quotidiens. Il met en lumière le potentiel agricole tchadien, souvent sous-estimé, mais qui permet à la population d’accéder à des produits variés à des coûts relativement abordables.
Toutefois, derrière cette performance se cachent des défis persistants. Le pays reste confronté à l’insécurité alimentaire dans certaines zones rurales, en raison notamment des conflits, du changement climatique et des difficultés de transport. De plus, l’accessibilité économique ne signifie pas toujours une consommation effective de repas équilibrés, car le niveau de pauvreté limite encore le pouvoir d’achat de nombreuses familles.
Malgré ces obstacles, le Tchad peut se réjouir de cette position. Elle constitue un atout majeur pour ses politiques publiques en matière de nutrition et une opportunité pour renforcer son rôle de grenier alimentaire en Afrique centrale.
Sakhaïroune Ousmane Kikigne