L’élection présidentielle ivoirienne, tenue samedi 25 octobre 2025, s’est soldée par une victoire écrasante du président sortant Alassane Ouattara, qui remporte 89,77 % des suffrages selon la Commission électorale indépendante (CEI). Cette quatrième réélection, annoncée lundi 27 octobre, illustre un scrutin où les véritables challengers ont été largement écartés.
Les principaux opposants, dont l’ex-président Laurent Gbagbo et le banquier Tidjane Thiam, étaient exclus de la course, respectivement pour condamnation pénale et questions de nationalité. Leur absence a fortement limité le choix des électeurs et contribué à un climat politique dominé par l’inégalité des chances. Le Front commun, regroupant le PDCI et le PPACI, a dénoncé ce qu’il qualifie de « coup d’État civil » et réclamé de nouvelles élections, affirmant que le régime avait érigé la peur et la répression en stratégie électorale.
La participation nationale, estimée à environ 50 %, traduit également un désintérêt marqué, particulièrement dans le sud et l’ouest du pays, fiefs historiques de l’opposition, où certains bureaux ont enregistré moins de 20 % de votants. Dans le nord, région ethniquement favorable à Ouattara, la mobilisation a été quasi totale, avec des scores dépassant 98 %.
Près de 44 000 forces de l’ordre ont été déployées et des centaines d’arrestations ont été signalées pour empêcher les manifestations du Front commun. Entre incidents isolés et absence de concurrents sérieux, cette présidentielle apparaît avant tout comme une formalité consacrant la continuité du pouvoir d’Alassane Ouattara, sans véritable défi démocratique.
