
Dans les rues de N’Djamena, il n’est pas rare d’apercevoir de jeunes coupe-ongles ambulants qui se déplacent de quartier en quartier, avec leurs outils en main, ils signalent leur présence en claquant leurs ciseaux pour attirer l’attention des passants. Le tarif reste accessible, entre 100 et 200 FCFA pour une coupe d’ongles et 500 FCFA pour un nettoyage complet du pied.
La plupart de ces travailleurs viennent des pays voisins, notamment du Niger, du Nigeria et, dans une moindre mesure, du Burkina Faso. Sani Awalou, un nigérien la vingtaine révolue, témoigne, « ce métier me permet de vivre dignement. Les clients sont nombreux et je peux envoyer un peu d’argent à ma famille au Niger. Je me bats correctement grâce à cette activité. »
Pour les clients, le rapport qualité-prix reste imbattable. Mahamat, un habitué, confie, « Avec seulement 200 FCFA, mes ongles sont bien taillés. Pour 500 FCFA, j’ai droit à un nettoyage complet. C’est rapide, efficace et accessible à tous. »
Mais derrière cette pratique populaire, des inquiétudes persistent. Docteur Oumar Adam met en garde. « L’absence de stérilisation du matériel expose les clients à des infections graves, telles que l’hépatite ou le VIH. Il faut sensibiliser aussi bien les travailleurs que les usagers, et encadrer cette activité. »
Entre économie de survie, satisfaction des clients et risques sanitaires, les coupe-ongles ambulants s’imposent désormais comme une réalité du quotidien à N’Djamena.
IHLAM Ousmane Moussa