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L’histoire contemporaine de l’Afrique est marquée par le sang de ses dirigeants les plus visionnaires. Sept chefs d’État africains, porteurs d’un projet de souveraineté et d’émancipation, ont été brutalement assassinés. Leur point commun ? Avoir défié l’ordre établi, rejeté l’influence étrangère et tenté de redonner à l’Afrique le contrôle de son destin.

Le premier à payer ce prix fut Patrice Lumumba, Premier ministre du Congo indépendant. Hostile à la tutelle belge et au jeu des grandes puissances pendant la guerre froide, il est arrêté, torturé et exécuté en 1961, avec l’appui de services secrets étrangers.

Sylvanus Olympio, président du Togo, est assassiné en 1963. Il avait refusé d’intégrer les anciens militaires africains de l’armée coloniale française, voulant bâtir une armée nationale. Cette volonté d’indépendance réelle lui coûta la vie.

Thomas Sankara, leader du Burkina Faso de 1983 à 1987, prônait l’autosuffisance, dénonçait la dette, valorisait les femmes et s’opposait frontalement aux logiques impérialistes. Il fut abattu lors d’un coup d’État orchestré par son compagnon de lutte, Blaise Compaoré, avec, selon plusieurs analystes, le soutien de puissances extérieures.

Mouammar Kadhafi, longtemps à la tête de la Libye, portait l’ambition de créer une monnaie unique africaine et de sortir du franc CFA. Son renversement en 2011, après une intervention militaire de l’OTAN, s’est conclu par son assassinat dans des conditions humiliantes.

Amílcar Cabral, figure de la lutte pour l’indépendance de la Guinée-Bissau et du Cap-Vert, fut tué en 1973. S’il est tombé sous les balles de dissidents, de nombreuses voix évoquent une implication indirecte du Portugal, inquiet de son influence.

Murtala Mohammed, président du Nigeria, s’est illustré par une politique anti-apartheid et panafricaine. Il meurt en 1976 dans une tentative de putsch.

Enfin, Laurent-Désiré Kabila, président de la RDC, fut tué en 2001. Il voulait reprendre le contrôle des ressources du pays, largement exploitées par des intérêts étrangers.

Derrière ces assassinats se cache une constante : la peur des puissances de voir émerger une Afrique libre, indépendante et maître de ses choix.

IHLAM Ousmane Moussa

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