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À N’Djamena, la brochette de viande, autrefois vendue à 100 FCFA, coûte désormais 250 FCFA. Quant au plat de viande, il est passé de 500 à 1000 FCFA. Une flambée des prix jugée paradoxale dans un pays d’élevage par excellence, qui dispose pourtant d’un cheptel bien plus important que certains voisins où la viande est vendue à moindre coût.

Dans la capitale tchadienne, ce commerce est généralement dominé par des expatriés nigériens ou nigérians. Mais la cherté des prix inquiète de plus en plus les consommateurs. « Manger une simple brochette est devenu un luxe », déplore Adam, fonctionnaire. De son côté, Amina, étudiante, estime que « la viande coûte si cher que beaucoup se tournent vers d’autres aliments moins protéinés ». Pour Ibrahim, chauffeur de taxi, « c’est incompréhensible de payer plus qu’au Cameroun ou au Soudan alors que nous avons du bétail partout ».

Au-delà du prix, les conditions de préparation posent problème. Dr Mahamat Brahim Dahab, médecin généraliste, rappelle que le dernier rapport du Centre de Contrôle de Qualité des Denrées Alimentaires (CECOQDA) a révélé que les viandes grillées sont préparées dans des conditions sanitaires douteuses. « Ces pratiques exposent les consommateurs à des risques d’infections et de maladies digestives », prévient-il.

Entre cherté et hygiène, la viande, jadis accessible et fièrement produite localement, tend à devenir un produit de luxe et de méfiance au Tchad.

Sakhaïroune Ousmane Kikigne

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