
La Coordination des Associations de la Société Civile et de Défense des Droits de l’Homme (CASCIDHO), a organisé son congrès extraordinaire ce 17 juillet 2025 dans la salle du Ministère des Affaires Etrangères et de l’Intégration Africaine.
placé sous le thème «consolidation des acquis, redynamisation, réforme et rénovation à l’ère de la 5ème République», le congrès extraordinaire a vue la présence de plusieurs membres des associations des Droits de l’Homme. Pour le Coordinateur de CASCIDHO Mahamat Digadimbaye, ce congrès extraordinaire permet d’observer une halte, de jeter un regard sur les rétroviseurs et de faire en toute objectivité, une analyse sur la longue marche, afin de fixer le cap, sur la base des attentes des populations et des perspectives nouvelles qu’exigent les fondements de la 5ème République dont les fondations doivent s’appuyer sur la démocratie , droits de l’Homme, libertés fondamentales, bonne gouvernance…qui sont les principes fondamentaux de la CASCIDHO.
La Coordination s’est portée partie civile devant la Cour Pénale Internationale (CPI) dans l’affaire YERATOM/GAISSONA. Après des séries des missions à la Haye et à N’Djaména de ses avocats commis par la Cour Pénale Internationale, après plusieurs procès en Vidéo-Conférence, les juges de la CPI prononceront le jugement de première instance le 24 Juillet 2025.
Dans le cadre de la gouvernance, la CASCIDHO dit soutenir les efforts du Président de la République, pour garantir la Paix, la stabilité et le vivre-ensemble au Tchad, tout en l’encourageant vivement à faire de la 5ème République, une République exemplaire qui fait des aspirations du peuple une préoccupation fondamentale.
Pour la Coordination, les finances dites publiques deviennent des patrimoines privés, les marchés publics ne sont que de nom et cela se manifeste dans l’avancée très difficile des grands travaux ou de leur arrêt. «Les descentes répétitives et inopinées du président de la République explique cette hémorragie», a-t-elle déclaré. «Lorsqu’un décret tombe et que vous êtes nommé dans un poste juteux, l’entourage vous influence et vous excite à voler, à détourner les biens publics avant qu’il ne soit trop tard», a indiqué la coordination. Car cela devient même un sport favori, le vol, le pillage, le détournement des biens publics à ciel ouvert.
La CASCIDHO tout en encourageant l’AILC dans son travail remarquable mais difficile de lutte contre la corruption, propose et demande au Président de la République, d’accélérer la création de la Cour de Répression des Enrichissements Illicite (CREI) comme recommandé par le Dialogue National Inclusif et Souverain (DNIS).
Sur la recrudescence des conflits intercommunautaires faisant des morts dans certaines provinces, la CASCIDHO à travers ses Coordinations Provinciales les a condamné avec fermeté et a demandé que les auteurs, co-auteurs et complice soient arrêtés et traduits en justice, tout en saluant les efforts du Gouvernement ayant abouti à la conclusion des accords de paix entre les communautés en conflit.
La coordination dit constater avec regret, une véritable dérive communicationnelle au niveau des réseaux sociaux qui se traduit par des incitations à la haine tribale, ethnique, confessionnelle, le communautarisme et le repli identitaire. «nous condamnons encore une fois les auteurs des propos indignes et rétrogrades qui ont pour seul idéal, la remise en cause du vivre ensemble, de la cohésion sociale, l’unité nationale, la paix et la stabilité dans notre pays», a-t-elle laissé entendre.
Enfin, Mahamat Digadimbaye a exhorté les congressistes à apporter des réformes de fond dans le fonctionnement de la CASCIDHO, à travers la révision des textes fondamentaux et la validation du plan stratégique triennal de la CASCIDHO qui doit poser des jalons de la modernité de l’organisation.
Raphaël Bassami