
Lors de son congrès extraordinaire tenu le 17 juillet 2025 au ministère des Affaires étrangères, la Coordination des Associations de la Société Civile et de Défense des Droits de l’Homme (CASCIDHO) a lancé un sévère réquisitoire contre la banalisation du détournement des biens publics au Tchad.
Dans une déclaration sans détour, le président de la CASCIDHO, Mahamat Digadimbaye, a dénoncé une normalisation du vol et du pillage des ressources publiques, entretenue selon lui par « l’entourage » des hauts responsables nouvellement nommés. « Lorsqu’un décret tombe et que vous êtes nommé dans un poste juteux, l’entourage vous influence et vous excite à voler, à détourner les biens publics avant qu’il ne soit trop tard », a-t-il déclaré, fustigeant une pratique devenue « un sport favori ».
M. Digadimbaye a également mis en cause la gestion opaque des marchés publics, notant que ceux-ci « ne sont que de nom », ce qui se traduit par l’arrêt ou la lenteur inexplicable des grands travaux publics. Pour lui, les descentes inopinées du président de la République sur les chantiers illustrent cette hémorragie financière, symptôme d’un système rongé par l’impunité.
La CASCIDHO appelle à un sursaut éthique et politique, en soulignant l’urgence de moraliser la gestion publique. Elle exhorte les autorités à passer des discours à l’action contre les auteurs de ces pratiques qui freinent le développement du pays.
Sakhaïroune Ousmane Kikigne