
La condamnation, le 9 août 2025, de l’ancien Premier ministre et leader du parti Les Transformateurs, Succès Masra, à vingt ans de prison pour « incitation à la haine et à la révolte » continue de susciter de vives réactions. Reconnu également coupable de complicité de meurtre et de diffusion de messages à caractère raciste et xénophobe, l’opposant s’est vu infliger une amende d’un milliard F CFA.
Pour le juriste et analyste politique Mahamat Elhadj, cette décision judiciaire ne saurait marquer la fin de la carrière politique de Masra. « Dans l’histoire politique africaine, jamais une cabale menée contre un adversaire politique sérieux n’a suffi à l’effacer de la scène. Presque toutes, au contraire, ont débouché soit sur un chaos regrettable, soit sur une ascension inéluctable », analyse-t-il.
Selon lui, les procès de figures de l’opposition ont souvent pour effet de renforcer leur aura auprès de leurs partisans et d’attirer de nouvelles sympathies, surtout lorsque la procédure est perçue comme instrumentalisée.
La défense de Masra, menée par Me Kadjilembay Francis, a annoncé un appel, dénonçant un « procès politique ». L’opposant, avant de quitter la salle d’audience, a lancé à ses partisans : « Restez fermes ».
IHLAM Ousmane Moussa