
Il ne dirige pas seulement l’une des messageries les plus puissantes au monde. Il dirige aussi une dynastie en devenir. Pavel Durov, le cofondateur de Telegram, n’a pas fini de faire parler de lui. À 40 ans, l’homme d’affaires russo-franco-émirati annonce fièrement être le père biologique de 106 enfants.
Si six d’entre eux sont issus de relations traditionnelles, les cent autres sont nés de dons de sperme, effectués dans douze pays. Un choix assumé, presque philosophique. « Qu’ils soient nés d’un amour ou d’un laboratoire, ils sont tous mes enfants », assure-t-il dans une interview au Point. Et à chacun, il promet une part égale de son immense fortune estimée à 17,1 milliards de dollars. Mais pas tout de suite. Aucun ne pourra en bénéficier avant ses 30 ans. Une clause sévère mais, selon lui, éducative.
Derrière ce geste hors norme, certains voient une volonté d’immortalité, d’autres une obsession du contrôle. Pavel Durov, souvent comparé à Elon Musk pour son anticonformisme, construit peut-être plus qu’une entreprise, un héritage génétique planétaire. À l’ère de l’intelligence artificielle, lui mise sur l’intelligence biologique.
Son empire familial soulève autant de fascination que de débats. Peut-on vraiment être père de 106 enfants ? Peut-on transmettre des milliards et des valeurs sans présence ? Durov, lui, croit en la liberté, même pour ses enfants inconnus.
En attendant, quelque part sur les cinq continents, 106 héritiers grandissent sans bruit. En 2055, ils auront tous 30 ans. Ce jour-là, le monde découvrira peut-être une nouvelle génération Durov. Ou une nouvelle ère.
Sakhaïroune Ousmane Kikigne