
Ce mardi 23 Décembre 2025, le Coordinateur des Associations de la Société Civile et de Défense des Droits de l’Homme(CASCIDHO) Mahamat Digadimbaye a animé un point de presse dans son siège au cours duquel, il dénonce une plainte déposée à la CPI par l’ONG soudanaise dénommé priority peace of Soudan, accusant le Tchad de crimes contre l’humanité.
La Coordination condamne l’accusation du Tchad puis informe l’opinion publique nationale et internationale de sa décision de saisir le Bureau du Procureur de la Cour Pénale Internationale (CPI) afin de dénoncer et de porter à sa connaissance des faits graves, répétés et largement documentés constitutifs de crimes contre l’humanité et d’actes de génocide commis à l’encontre des soudanais et un large éventail des ressortissants tchadiens vivant au Soudan, dans le contexte du conflit armé interne qui ravage ce pays depuis avril 2023. La CASCIDHO considère qu’il est de son devoir moral, juridique et humanitaire d’alerter la justice pénale internationale sur la gravité exceptionnelle de ces crimes et sur la responsabilité directe et indirecte du gouvernement soudanais dans leur commission.
Les informations recueillies par la mission d’enquête et d’investigation de la CASCIDHO, corroborées par des témoignages de victimes et de survivants, font état d’exécutions sommaires, d’attaques ciblées contre des civils en raison de leur nationalité, de pillages et destructions systématiques de biens, d’arrestations arbitraires, de détentions illégales, de disparitions forcées, d’actes de torture, ainsi que de violences sexuelles graves à l’encontre des femmes et de jeunes filles soudanaises, et aussi des tchadiennes. Ces actes ne sauraient être qualifiés de faits isolés ou accidentels. «Ils s’inscrivent dans un schéma de violences répétées, généralisées et, dans certains cas, ciblées, engageant clairement la responsabilité du gouvernement de l’Etat du Soudan au regard du droit international», dit l’organisation.
La CASCIDHO souligne que le gouvernement soudanais a failli à ses obligations internationales fondamentales, notamment à son devoir de protéger toutes les personnes se trouvant sur son territoire sans discrimination, et à son obligation de prévenir et de punir les crimes internationaux. «L’absence d’enquêtes crédibles, indépendantes et impartiales, ainsi que l’impunite persistante des auteurs présumés demontrent l’incapacité ou le refus manifeste des autorites soudanaises de rendre justice aux victimes, ouvrant ainsi la voie a la compétence de la Cour Pénale Internationale sur le fondement du principe de complémentarité», a souligné l’organisation.
Par cette saisine imminente du Bureau du Procureur de la CPi, la CASCIDHO entend contribuer à la recherche de la vérité, à l’établissement des responsabilités pénales individuelles et à la reconnaissance officielle des souffrances endurées par les victimes tchadiennes. Elle appelle la communauté internationale, les Nations Unies, l’Union Africaine et l’ensemble des États attachés au respect du droit international à prendre leurs responsabilités face à la gravité de ces crimes, à mettre fin à l’impunité du gouvernement soudanais et à garantir la protection effective des populations civiles.
Gazelle Presse
