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Depuis près d’un mois, la ville pétrolifère de Doba est plongée dans une obscurité totale. L’électricité, pourtant vitale pour le quotidien des habitants et le fonctionnement des activités économiques, est absente. Une situation qui suscite colère, lassitude et désespoir.

Dans les rues de Doba, les groupes électrogènes bourdonnent là où ils existent encore. Mais pour la majorité des habitants, privés de moyens, c’est la débrouille. Coiffeurs, boutiquiers, ménagères tous sont impactés. « Je perds mes clients chaque jour », se lamente Armand N., propriétaire d’un salon de coiffure. « je ne peux plus utiliser mes tondeuses. Les clients partent ailleurs ou se contentent de coupes traditionnelles. Et avec le carburant à un prix élevé, je ne peux pas faire tourner le groupe toute la journée », dit-il.

Ailleurs, dans les ménages, la situation n’est guère meilleure. Amina Mahamat, ménagère et mère de cinq enfants, partage son calvaire, « nous vivons comme à l’époque coloniale. Pas de lumière pour les devoirs des enfants, pas de frigo pour conserver la nourriture. On souffre vraiment »., dit-elle.

Dans les petits commerces, le désespoir est palpable. « Mes yaourts pourrissent, les boissons sont chaudes », témoigne Mahamat, boutiquier près du marché central de Doba. «Et la SNE ne dit rien. Pas un communiqué, pas une explication ».

De son côté, la Société nationale d’électricité (SNE) n’a donné aucune réponse officielle. Face à ce silence, les populations pointent une négligence inacceptable.

Interpellé sur la question, Toké Dadi, délégué général du gouvernement auprès de la province du Logone Oriental, reconnaît la gravité de la situation. « Ce que vivent les populations est écoeurant. Mais des solutions techniques sont en cours. Nous demandons encore un peu de patience », dit-il.

Une patience qui semble s’amenuiser à mesure que les jours passent. À Doba, l’obscurité n’est plus seulement une absence de lumière, c’est une menace directe sur les conditions de vie.

Raphaël Bassami

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