La ville de Mongo, chef-lieu du Guéra, étouffe depuis plusieurs semaines sous une pénurie persistante de gaz butane. Cette denrée, vitale pour la cuisine et le quotidien des ménages, se fait désormais rare, transformant la routine des habitants en véritable parcours du combattant.
Dans les quartiers et devant les dépôts, les files s’allongent, les bouteilles vides s’entassent et la frustration explose. Hommes, femmes et enfants courent d’un point à un autre, désespérés de trouver une bouteille. Ce qui était autrefois facile d’accès est devenu un luxe hors de portée pour beaucoup.
À peine un dépôt a-t-il réussi à recevoir 150 bouteilles que la population se les arrache, malgré une hausse immédiate du prix de 500 FCFA. Une bouteille, autrefois vendue à 2000 FCFA, atteint désormais 2500 FCFA. Ali Abdelkerim, habitant du secteur numéro 8, témoigne, « Le gaz est devenu un véritable problème, ma bouteille est vide depuis presque quatre semaines ».
Du côté des commerçants, l’explication est connue, retards d’acheminement et rotation insuffisante des stocks. Abakar Tidjani, dépositaire de gaz, impose des règles strictes : « Une seule bouteille par personne, pas de doublons. Celui qui ne respecte pas la file ne change pas sa bouteille ».
Les conséquences sont immédiates et douloureuses : restaurants paralysés, ménages démunis et tensions sociales croissantes. Cette crise ne se limite pas à Mongo ; Abéché, Ati et même N’Djamena ressentent le même étau. Le gouvernement doit agir, car la survie quotidienne de milliers de Tchadiens est désormais suspendue à une bouteille de gaz.
Khamis Bourma
