
L’Afrique fait face à une pénurie chronique de professionnels de la santé bucco-dentaire, laissant des millions de personnes sans soins adéquats et vulnérables aux maladies évitables, selon une fiche d’information publiée par l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
L’Afrique connaît la plus forte augmentation des maladies bucco-dentaires au monde au cours des trois dernières décennies. En 2021, près de 42 % de la population africaine souffrait de caries, maladies des gencives ou perte de dents non traitées. Le nombre de dentistes et d’agents de santé bucco-dentaire pour 10 000 habitants est respectivement un dixième et un sixième du ratio mondial, avec seulement 57 000 professionnels en 2022, soit 0,37 pour 10 000 habitants.
L’OMS estime qu’en 2030, environ 199 170 agents de santé bucco-dentaire seront nécessaires pour répondre aux besoins de la population, dont plus de 100 000 dentistes. Le manque de personnel qualifié, associé à un faible investissement et à une gestion cloisonnée des soins bucco-dentaires, freine la couverture sanitaire universelle et laisse seulement 17 % de la population avoir accès aux interventions essentielles.
« L’Afrique ne peut pas se permettre de négliger la santé bucco-dentaire. Cette négligence a des conséquences graves et durables sur le bien-être général », avertit le Dr Chikwe Ihekweazu, directeur régional par intérim de l’OMS pour l’Afrique. Il appelle les pays à renforcer le personnel de santé, améliorer l’accès à la prévention et aux soins, et promouvoir les connaissances nécessaires pour une meilleure santé bucco-dentaire.
La fiche de l’OMS servira de référence pour les décideurs afin de prioriser la santé bucco-dentaire et combler les lacunes critiques dans la région.
Kissia Dani, stagiaire.
