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Le Mouvement Patriotique du Salut (MPS) se prépare à tenir son 13ᵉ congrès extraordinaire, prévu le 29 janvier 2025 à N’Djaména, sous le thème, « Le MPS à l’ère de la Refondation du Tchad ». Cette décision, signée par le président d’honneur du parti, Mahamat Idriss Deby Itno, suscite une vive controverse sur la scène politique nationale.

Dans un communiqué daté du 23 janvier 2025, le président d’honneur, également chef de l’État tchadien, a acté la convocation de ce congrès extraordinaire et officialisé la mise en place d’un comité d’organisation. Ce dernier est dirigé par Ali Kolotou Tchaïmi, accompagné de personnalités influentes telles que Dr Issa Doubragne et Dr Ramatou Mahamat Houtouin, aux postes de vice-présidents. La composition de ce comité inclut également des figures proches du pouvoir, telles que Daoussa Idriss Déby et Amira Idriss Déby Itno.

Cette décision a provoqué une levée de boucliers au sein de l’opposition. Max Kemkoye, président de l’Union des Démocrates pour le Développement et le Progrès (UDP) et cadre au sein du groupe de concertation des acteurs politiques (GCAP), n’a pas mâché ses mots, qualifiant cet acte de « summum de l’ignorance ». Selon lui, le président d’honneur n’a aucune prérogative exécutive pour convoquer un congrès au sein d’un parti politique, conformément aux principes démocratiques.

Kemkoye rappelle que, dans une démocratie, un président élu doit se départir de toute fonction active au sein d’un parti politique, y compris celle de direction. Il affirme également que le rôle de président d’honneur, souvent honorifique, ne confère aucun pouvoir décisionnel. « Comment un président de la République peut-il signer une décision pour un congrès statutaire d’un parti ? C’est une descente dans l’absurde », a-t-il déclaré.

Alors que le MPS tente de se repositionner dans un contexte politique marqué par des tensions et des attentes élevées, cette controverse jette une ombre sur la crédibilité de sa gouvernance interne. Ce congrès extraordinaire sera l’occasion d’évaluer les orientations stratégiques du parti à l’aube d’une période cruciale pour le Tchad, mais les critiques autour de cette signature risquent de peser lourd sur son image.

Le rendez-vous du 29 janvier promet d’être décisif, non seulement pour le MPS, mais aussi pour l’ensemble de la sphère politique tchadienne, qui observe avec une attention particulière ce qu’elle considère comme un test de la maturité démocratique du pays.

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