Depuis six mois, Gam Robert, secrétaire général du Parti Socialiste Sans Frontières (PSF) et proche du défunt opposant Yaya Dillo Djerou, demeure introuvable. Il a disparu le 20 septembre 2024 alors qu’il rentrait chez lui. Depuis, silence radio des autorités tchadiennes, tandis que son parti affirme qu’il a été arrêté par les services de renseignements.

Selon Alifa Younous Mahamat, coordonnateur du PSF en France, « notre camarade est détenu par les services de renseignements. Il subit des traitements inhumains et dégradants, et son état de santé s’est gravement détérioré. Malgré l’urgence de la situation, les autorités militaires lui refusent l’accès à des soins médicaux appropriés, mettant ainsi sa vie en péril. »

Le PSF affirme avoir des indices solides sur son arrestation. « Le soir même de son enlèvement, d’autres camarades ont échappé de justesse à une tentative d’arrestation similaire. Ce mode opératoire est bien connu des services de renseignements tchadiens. De plus, le silence des autorités, leur refus de confirmer ou d’infirmer sa détention, et leur historique de répression des opposants politiques renforcent nos certitudes. »

Cette disparition a profondément bouleversé le parti. « La disparition de Gam Robert affecte notre cohésion, notre motivation et notre direction stratégique. Nos militants vivent dans l’inquiétude et certains craignent désormais pour leur propre sécurité. Mais malgré tout, nous restons déterminés à poursuivre le combat. »

Face à l’inaction des autorités, le PSF a multiplié les initiatives pour obtenir des réponses. « Nous avons organisé des conférences de presse, lancé des campagnes de sensibilisation et interpellé les autorités nationales et internationales. Nous demandons des sanctions ciblées contre les responsables de cette répression. » Pourtant, la communauté internationale reste timide. « Trop souvent, elle adopte une posture attentiste, ce qui ne fait qu’encourager l’impunité du régime tchadien. »

Dans la diaspora, l’indignation est forte. « Des manifestations ont eu lieu en France et ailleurs pour réclamer sa libération. La diaspora joue un rôle clé dans la dénonciation des abus du pouvoir tchadien. »

Pour Alifa Younous Mahamat, cette disparition s’inscrit dans une répression politique plus large. « Le régime militaire refuse toute opposition et réprime violemment toute voix dissidente. Arrestations arbitraires, intimidations, assassinats politiques… Le Tchad vit sous un régime de terreur où seule la loi du plus fort prévaut. »

Il lance un message clair aux autorités : « La répression et les assassinats politiques ne feront pas taire le peuple. Nous exigeons la libération immédiate de Gam Robert et de tous les prisonniers politiques. » À la communauté internationale, il appelle à une mobilisation urgente : « Le silence face aux violations des droits humains ne fait qu’encourager les régimes autoritaires. Des sanctions ciblées, une enquête indépendante et un soutien aux forces démocratiques tchadiennes sont nécessaires pour briser ce cycle d’impunité. »

Le PSF, quant à lui, assure qu’il ne renoncera pas. « Nous ne nous arrêterons pas. Nous intensifierons nos actions à l’échelle nationale et internationale pour faire entendre notre voix. Le combat pour la justice et la liberté continue. »

Entretien réalisé par Flashtchad.com

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