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Ce mardi 9 décembre 2025 à Chagoua dans le 7e arrondissement de N’Djamena, l’air était chargé d’un silence presque palpable lorsque le cercueil de Gabin Reounodji alias Gabin Art, décédé tragiquement trois jours plus tôt, le samedi 6 décembre, dans un accident de circulation à Toukra (9ᵉ arrondissement de N’Djaména), a franchi le seuil de la Maison des Jeunes. Autour de lui, un flot de visages connus et anonymes s’était rassemblé : famille, amis, artistes et simples passionnés, tous venus partager un dernier moment avec celui qui avait donné des couleurs à tant d’imaginations.

À peine le programme lancé, le recueillement a cédé la place à la spontanéité : des performances se sont succédé, vibrantes et improvisées. Musique, chants, gestes picturaux, chaque expression semblait vouloir parler pour l’artiste absent, comme si ses œuvres elles-mêmes étaient sorties des toiles pour converser avec ceux qui l’aimaient. Les larmes se mêlaient aux sourires, et dans ce mélange étrange de tristesse et de beauté, Gabin Art semblait encore présent, à travers chaque mouvement, chaque note, chaque geste.

La disparition de Gabin Art représente un choc immense pour le monde artistique tchadien. Pourtant, au milieu de la douleur, un constat s’impose : son héritage créatif reste vivant. Ses toiles, son audace et son regard sur la société continueront de résonner et d’inspirer de nouvelles générations, bien au-delà des murs de Chagoua.

Aujourd’hui, la communauté culturelle ne dit pas seulement adieu à un homme ; elle célèbre un souffle artistique qui, comme une peinture inachevée mais lumineuse, continuera de colorer le Tchad et ses imaginaires.

Kissia Dani, stagiaire.

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