Pour N’Djamena, la future taxe permettrait de freiner le phénomène de dépigmentation volontaire de la peau mais également de formaliser un marché estimé à plus de 70 milliards FCFA. Dans son projet de loi de Finances 2026, le gouvernement de la République du Tchad prévoit d’instaurer une taxe sur l’hydroquinone, un composé organique utilisé principalement comme agent éclaircissant pour la peau, agissant en inhibant la production de mélanine pour traiter l’hyperpigmentation (mélasma, taches brunes). « Les nouvelles dispositions de l’article 43 du PLF modifiant l’article 27 de la Loi de finances 2024, introduisent une taxe spécifique de 30% sur le sel-hydroquinone et les produits cosmétiques contenant de l’hydroquinone », peut-on lire.
Une initiative qui peut être interprétée d’une part par une volonté des autorités tchadiennes de freiner le phénomène très répandu de la dépigmentation volontaire de la peau encore appelé « Ambî » et qui concernent particulièrement les femmes, touchant près de 65% de la population jeune en 2023 selon une enquête du média à capitaux publics tchadien. Et d’autre part comme une mainmise du gouvernement sur un marché estimé à 126,29 millions de dollars (environ 71,1 milliards FCFA) en 2024 selon Statista, institut statistique privé allemand.
La base de données comparative projette une croissance substantielle du marché tchadien des produits cosmétiques entre 2025 et 2030, avec un taux moyen annuel de 4,5%. À date, ce marché est fortement informel, dominé par les importations (98,4%, selon l’Institut National de la Statistique, des Études Économiques et Démographiques du Tchad-Inseed). Les cosmétiques importés viennent principalement du Congo, du Cameroun, d’Asie et d’Europe centrale et sont vendus à des prix variant entre 500 FCFA et 100 000 FCFA en fonction de l’origine et de la nature du produit.
Gazelle Presse avec Ecomatin
